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Page:Voltaire - Œuvres complètes Garnier tome42.djvu/164

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4954. — À M. DEBRUS[1].

J’obtiendrai aussi aisément un ordre du conseil sur la requête du fils que sur celle de la mère.

C’est le seul parti qu’il y ait à prendre. On conduira la pauvre veuve à Paris comme on voudra ; on attendra vainement des poursuites inutiles.

Ce n’est point à Mme Calas à faire venir ces procédures ; c’est au roi de les demander.

La mère et le fils doivent supplier le roi de se les faire représenter en vertu de la contradiction évidente des deux arrêts de Toulouse.

Je prie M. Debrus de faire signer à Donat Calas la requête ci-jointe, du 6 juillet 1762, à Châtelaine[2].

Je l’enverrai demain à l’avocat au conseil, qui seul est en droit de la signer et de la présenter, ce ministère n’étant point du tout du ressort des avocats du parlement.

J’enverrai copie de la requête à tous les amis du chancelier.

Il faut absolument tirer la vérité du puits toulousain. Il faut soulever l’Europe entière, et que ses cris tonnent aux oreilles des juges. Je n’abandonnerai cette affaire qu’en mourant.


4955. — À M. LE COMTE D’ARGENTAL.
Aux Délices, 7 juillet.

Mes divins anges, nous ne demandons autre chose au conseil sinon que, sur le simple exposé des jugements contradictoires du parlement de Toulouse, et sur l’impossibilité physique qu’un vieillard faible, de soixante-huit ans[3], ait pendu un jeune homme de vingt-huit ans, le plus robuste de la province, sans le secours de personne, on se fasse représenter la procédure.

À cet effet, un des fils de Calas, qui est chez moi, envoie sa requête à M. Mariette, avocat au conseil, lequel la rédigera ; et nous espérons qu’elle sera signée de la mère.

Nous craignons que le parti fanatique qui accable cette famille infortunée à Toulouse, et qui a eu le crédit de faire

  1. Éditeur, A. Coquerel. — Autographe.
  2. C’est sous la date du 7 que la Requête fut publiée, Voyez tome XXIV, pages 379 et suiv.
  3. Voyez la note, page 91.