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Page:Voltaire - Œuvres complètes Garnier tome42.djvu/196

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Jacques. Ce pauvre chien de Diogène n’a pu trouver de loge dans le pays de Berne ; il s’est retiré dans celui de Neuchâtel : c’était bien la peine d’aboyer contre les philosophes et contre les spectacles.

Palissot m’a envoyé une étrange pièce[1], avec sa préface et ses notes plus étranges. Cette pièce est imprimée aussi mal qu’elle le mérite. J’espère que l’Éloge de Crèbillon le sera mieux[2].

J’ai reçu le troisième tome, que vous avez eu la bonté de m’envoyer, des Remarques du petit Racine sur le grand Racine, et je me suis aperçu que c’est un ouvrage différent de celui que j’ai. Je vois qu’il y a trois tomes de ce dernier ouvrage, et que le troisième est intitulé Traité de la Poésie dramatique ancienne et moderne. Il me manque les deux premiers. Voulez-vous avoir la bonté de me les faire tenir ? Ils pourront m’être utiles pour les Commentaires de Corneille.

Frère Thieriot vous embrasse. Je finis toutes mes lettres par dire : Écr. l’inf…, comme Caton disait toujours : Tel est mon avis, et qu’on ruine Carthage[3].


4981. — À M. AUDIBERT[4].
chez mm. tourton et baur, banquiers à paris.
Aux Délices, 26 juillet.

Je n’ai que le temps de vous remercier, monsieur, de toutes vos bontés ; je ne sais comment les reconnaître. Je vois que vous n’avez pas voulu faire à M. de Saint-Tropez la remise dont je vous avais fait l’arbitre. Vous voulez apparemment que cet argent serve pour les pauvres Calas, et vous avez raison. Je ne conçois pas comment on n’a point encore imprimé à Paris les lettres de la mère et du fils, qui montrent la vérité dans tout son jour[5]. Je me flatte qu’à la fin on permettra qu’elles soient publiées. Je passe les jours et les nuits à écrire à tous ceux qui peuvent se servir de leur crédit pour obtenir une justice qui intéresse le genre humain, et qui me parait nécessaire à l’honneur de la France.

  1. Voyez page 168.
  2. Voyez tome XXIV, page 345.
  3. Delenda Carthago était la phrase que répétait à tout propos Caton le Censeur.
  4. Communiquée par M. Miel, sous-préfet à Ploermel. (B.)
  5. Voyez les Pièces originales, tome XXIV, page 365.