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Page:Voltaire - Œuvres complètes Garnier tome42.djvu/233

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Je ne parle pas de ses pièces ; je crois la chose décidée. On dit l’auteur très bon homme et fort naturel.

J’embrasse tendrement mon cher frère.


5022. — À M. DEBRUS[1].

Je suis bien consolé, mon cher monsieur, par votre convalescence, et je souffre mon mal plus patiemment puisque le vôtre diminue.

J’ose vous prier de ménager un peu la sensibilité et la faiblesse de cette pauvre Mme Calas. Il paraît qu’elle fait tout ce qu’elle peut. Jouissons de la satisfaction que nous devons attendre de voir bientôt l’infâme arrêt de Toulouse réformé, et ne troublons point une espérance si bien fondée, par de vaines craintes. M. d’Argental a la bonté de me rendre compte de tout ce qui se passe ; en vérité, les choses vont beaucoup mieux que je n’osais l’espérer.

Je vous dirai bien des choses dès que je pourrai sortir.


Au dos :1762, août.

5023. — À M. COLINI.
Aux Délices, 30 auguste.

Vous allez donc, mon cher ami, être l’inspecteur des jeux[2]. Si la trappe réussit, je suis pour la trappe. Je ne me servis de coulisses pour brûler Olympie que parce que je ne pouvais avoir de trappe. Je faisais apporter un autel haut d’environ trois pieds ; on portait sur cet autel les offrandes qu’Olympie devait faire ; elle montait sur un petit gradin derrière cet autel. Les flammes cependant s’élançaient à droite et à gauche fort au-dessus des deux coulisses fermées, sur lesquelles étaient peints des tisons enflammés. Olympie descendait rapidement de son petit marchepied, elle passait comme un trait, en se baissant un peu, entre les deux coulisses ouvertes, qui se refermaient sur-le-champ ; elle se mettait en sûreté, et alors les flammes redoublaient.

Au reste, s’il en est encore temps, vous trouverez ci-joint un

  1. Éditeur, A. Coquerel.
  2. C’est-à-dire de la représentation d’Olympie, qui eut lieu à Schwetzinjen le 30 septembre. (B.)