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Page:Voltaire - Œuvres complètes Garnier tome42.djvu/404

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Pascal, que les jacobins avaient écrit plus de sottises qu’eux. J’ai eu le plaisir de vérifier, dans saint Thomas, le docteur angélique, toute la doctrine du régicide. Que conclure de là ? qu’il serait très-expédient de se défaire de tous les moines, et de se défier de tous les saints.


5195. — À M. MOULTOU[1].
Ferney, 17 février.

J’ai l’honneur de renvoyer à M. Moultou ce très-bon discours contre la persécution, ce dont je le remercie. Je le supplie de vouloir bien faire remettre chez M. Souchay la pièce sacerdotale cachetée[2].

L’affaire des Calas a été rapportée, et très-bien rapportée, par M. de Crosne.

Si M. Moultou a quelques nouvelles, je le prie d’avoir la bonté de m’en faire part. Je suis toujours aveugle, je ne sais pas quand cela finira.


5196. — DU CARDINAL DE BERNIS.
Au château du Plessis, par Senlis, le 17 février.

À quel jeu vous ai-je perdu, mon cher confrère ? Depuis votre lettre où vous me parlez de la visite de M. de Richelieu, et de la refonte de Cassandre, je n’ai plus entendu parler de vous que par le bruit des histoires générales et particulières que vous préparez, et des jolies lettres que vous écrivez à M. d’Alembert. Pourquoi suis-je tombé dans votre disgrâce ? Vos lettres ne me sont-elles pas parvenues, ou n’avez-vous pas reçu mes réponses ? J’ai été fort exact. Je ne saurais penser que vous m’ayez totalement quitté ; si ce n’est qu’une infidélité passagère, je sens que je vous aime assez pour vous la pardonner. Dites-moi donc ce que c’est, et ne me laissez pas croire que je suis un sot de vous aimer, et vous un ingrat de ne pas répondre à tous les sentiments qui m’attachent à vous pour la vie.


5197. — À M. LE COMTE D’ARGENTAL.
19 février.

Mes anges, ceci vous amusera peut-être ; du moins en ai-je été amusé. Ce n’est qu’une chanson d’aveugle[3], mais on dit que

  1. Éditeur, A. Coquerel.
  2. La lettre de l’évêque d’Agen.
  3. L’Hymne chanté au village de Pompignan ; voyez tome X.