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Page:Voltaire - Œuvres complètes Garnier tome42.djvu/422

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pays-là. Je suis malade, je perdsla vue ; mais je ne perdrai jamais ni l’envie de vous servir, ni l’estime véritable avec laquelle j’ai l’honneur d’être, monsieur, votre, etc.


5217. — À M. MOULTOU[1].

J’ai le malheur, monsieur, de n’être pas plus content des lettres de Warburton que du livre de Bolingbroke ; mais je le suis extrêmement de votre manière de penser équitable et tolérante, et très-reconnaissant de votre bonté.

Je persiste toujours à croire que M. Debrus gronde un peu trop notre pauvre Mme Calas. Il ne changera pas le caractère de cette femme, et il ne lui donnera point d’esprit. Plaignons-la, servons-la, et ne la contristons point. L’affaire ira cent fois mieux que je n’avais osé l’espérer.

Je vous assure que si on réforme, comme je le crois, l’abominable arrêt des assassins visigoths en robe noire, ce sera pour nous une consolation bien touchante.

Je deviens bien sourd, mais je n’en suis pas moins sensible. Je le suis surtout à votre extrême mérite.

Je vous prie, monsieur, de vouloir bien dire a Mme la duchesse d’Enville que, sans mes oreilles, je serais à ses pieds tous les jours.

Soyez bien persuadé de ma respectueuse estime.


5218. — À M. DAMILAVILLE.
Le 5 mars.

Mon cher frère, j’attends votre petite pompignade[2], dont les notes me réjouiront. J’attends surtout des nouvelles de la seconde représentation de la pièce de M. de Crosne[3], qu’on dit fort bonne. Je me flatte toujours que cette affaire des Calas fera un bien infini à la raison humaine, et autant de mal à l’inf…

Mettez-moi au fait, je vous en conjure, de l’aventure de l’Encyclopédie[4]. Est-il bien vrai qu’après avoir été persécutée par les

  1. Éditeur, A. Coquerel. — Autographe.
  2. Lettre de Paris ; voyez tome XXIV, page 455.
  3. Rapporteur de l’affaire des Calas.
  4. Lebreton, imprimeur, après que Diderot avait vu la dernière épreuve et mis son bon à imprimer, se permettait de faire toutes les suppressions que son prote et lui jugeaient à propos ; voyez à ce sujet la Correspondance de Grimm, janvier 1771.