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Page:Voltaire - Œuvres complètes Garnier tome42.djvu/424

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Votre Éminence a la bonté de me parler d’Olympie[1], j’aurai l’honneur de la lui envoyer dans quelque temps ; elle en aura perdu la mémoire, et ne jugera que mieux de l’effet qu’elle peut faire.

L’affaire des Calas, ma fluxion sur les yeux, le mariage de Mme Dupuits, une grosse maladie de ma nièce, m’ont un peu dérouté des amusements tragiques ; mais rien ne me détachera de Votre Éminence, à qui j’ai voué le plus profond et le plus tendre respect.


5220. — À M. DEBRUS[2].
(7 mars 1763.)

Bénissons Dieu tous ensemble, mon cher monsieur, car en vérité nous sommes tous de la même religion. Les huit juges de Toulouse n’ont plus d’autre chose à faire qu’à demander pardon à Dieu et aux hommes, et à venir arroser de leurs larmes les pieds de Mme Calas, si elle daigne le permettre.

Je ne serais point étonné que le roi lui-même ne fût aujourd’hui au conseil d’État ; il y a déjà été pour une affaire moins importante.


5221. — À M. COLINI.
Aux Délices, 7 mars.

Mon cher historien palatin, mon cher éditeur, envoyez-moi, je vous prie, sur-le-champ, par les voitures publiques, trois douzaines d’Olympie en feuilles[3] ; je vous serai obligé. Je ne peux écrire une longue lettre, attendu que mes yeux me refusent le service.

Je vous embrasse de tout mon cœur. V.


5222. — À MADAME LA DUCHESSE DE SAXE-GOTHA[4].
Aux Délices, près Genève, 7 mars 1763.

Madame, je suis bientôt près de quitter ce monde, dont vous faites l’ornement. Je ne m’intéresse guère à lui qu’en cas qu’il y ait encore quelques âmes comme la vôtre. Le roi de Prusse y

  1. Lettre du 17 février, n° 5196.
  2. Éditeur, A. Coquerel.
  3. L’édition avec l’Avis de Colini, dont il est parlé dans la note 1, tome VI, page 95.
  4. Éditeurs, de Cayrol et François.