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Page:Voltaire - Œuvres complètes Garnier tome42.djvu/434

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vous aimer. Je souhaite, pour le bien des hommes, que votre réputation vous mène incessamment aux grandes places que vous méritez. En faisant des vœux pour vous, j’en fais pour ma patrie, que j’aimerais davantage si elle avait plus de citoyens tels que vous.

Je n’ose me flatter du bonheur de vous voir, mais je le désire avec une passion égale au respect avec lequel j’ai l’honneur d’être, etc.


5232. — À M. ÉLIE DE BEAUMONT[1].
Aux Délices, 14 mars.

Je n’ai été que votre Jean-Baptiste, monsieur, et vous êtes le sauveur des Calas. Dès que je vis votre mémoire signé de quinze avocats, je crus l’affaire sûre. Le jour de ce fameux conseil d’État fut un beau jour pour les âmes sensibles. Vous ne sauriez croire combien on vous donne de bénédictions chez nos huguenots. Il me semble que le reste de ce procès ne consistera qu’en formalités. La falsification des pièces n’est point à craindre, parce qu’elles sont signées de Pierre Calas, qui ira à Paris quand il le faudra, et qui reconnaîtrait bien vite la fraude.

Ma joie s’unit à la vôtre et en redouble ; mais je ne puis rien ajouter à l’estime respectueuse avec laquelle j’ai l’honneur d’être, monsieur, votre très-humble et très-obéissant serviteur.


5233. — À M. DEBRUS[2].
14 mars.

Je peux vous assurer, monsieur, que M. Dumas et Mme Calas n’ont qu’à se tenir tranquilles. Dieu bénira la générosité de l’un et l’innocence de l’autre. On songe à eux plus qu’ils ne pensent, et je vous répète ce que je vous ai dit depuis six mois, qu’il pourra naître un grand bien de l’horrible mal qui s’est commis. Je vous renouvelle mes tendres compliments, aussi bien qu’à M. Dumas, à Mme Calas et à ses filles.

A-t-on donné ma lettre à M. le marquis de Gouvernet ? Que votre feu languedocien vous conserve la vie au milieu des neiges ! Ce temps-ci me rend bien malade.

  1. Éditeurs, de Cayrol et François.
  2. Éditeur, A. Coquerel.