qu’il s’agit d’un roi de France, et non d’un empereur romain. Voici mes vers :
Esclaves qui tremblez sous un roi conquérant,
Que votre front touche la terre !
Levez-vous, citoyens, sous un roi bienfaisant ;
Enfants, bénissez votre père[1].
Thieriot veut de la prose ; mais de la prose française me paraît très-fade pour le style lapidaire.
M. l’abbé de Chauvelin m’a envoyé vingt-quatre estampes de son petit monument érigé dans son abbaye pour la santé du roi. L’inscription latine est des plus longues ; ce n’était pas ainsi que les Romains en usaient.
Respect et tendresse.
Non, monsieur, ce n’est pas moi qui écris des lettres charmantes, mais bien Votre Excellence ; et l’un de ses talents a toujours été de séduire.
On vous a dépêché un petit paquet qui contient, je crois, un peu d’histoire. Vous y verrez quelque chose du temps présent, mais non pas tout : car malheur à celui qui dirait tout ! il faut qu’un Français passe rapidement sur les dernières années. Il y a un Éloge du duc de Sully qu’on vous a peut-être envoyé. C’est un ouvrage de M. Thomas, secrétaire de M. le duc de Praslin, qui remporte autant de prix à l’Académie que nous avons perdu de batailles. Il loue beaucoup ce ministre d’avoir eu toujours à Sully un fauteuil plus haut que les autres. Cela n’est bon que pour Montmartel et pour madame sa femme, qui, ayant les jambes trop longues, sont obligés à cette cérémonie ; mais d’ailleurs Thomas fait un beau portrait de Rosny et de son administration.
J’ai vu ces jours-ci un vieux Florentin assez plaisant, qui prétend que tous les États de l’Europe feront banqueroute les uns après les autres. Le libraire de l’Académie a déjà commencé. Ce libraire est une femme[2] ; et je me doutais bien qu’elle serait