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Page:Vrain-Lucas, Le parfait secrétaire des grands hommes, Cité des livres, 1924.djvu/90

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moire, et elle commence à me faire défaut, au moment où j’en aurais le plus besoin.

Je ne vous dis point cela, mon jeune amy, pour vous détourner de vos estudes, mais pour vous engager à estudier modérément. Les connaissances insensiblement et avec le temps. Ce sont les plus stables. Je ne vous en dis pas davantage, mon jeune amy, si ce n’est d’estre assuré de mon affection.

Pascal.


III


[À Gassendi.]


Ce 24 janvier 1655.


Monsieur,

Je vous ai déjà entretenu autrefois d’un jeune estudiant anglois nommé Isaac Newton qui m’avoit soumis quelques mémoires sur le calcul de l’Infini, sur le traité du système des tourbillons et sur l’équilibre et le pesanter des liquides, etc., dans lesquels mémoires j’avois trouvé des traits de lumière si sensés et si subtiles que j’en estois resté tout stupéfait, au point que je ne pouvois croire que ces travaux me vinssent d’un jeune homme encore studiant. En ayant esté assuré par nostre amy M. Boyle, alors je m’empresse de répondre à ce jeune sçavant ; et comme il m’a tesmoigné le désir de faire vostre connoissance dans