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Page:Wagner - Souvenirs, 1884, trad. Benoît.djvu/220

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SOUVENIRS

par sa propre initiative, avait déjà pénétré le sens idéal de mon œuvre, et se l’était véritablement assimilé : pas le moindre fil de cette trame spirituelle, pas la plus discrète indication des rapports les plus cachés, qui lui eût échappé, et qui n’eût été sentie par lui avec le tact le plus exquis. Par conséquent, il ne s’agissait plus que de soumettre à l’examen le plus rigoureux les moyens techniques d’expression de l’artiste au point de vue vocal, musical et mimique, afin d’atteindre, tout le long de l’œuvre, à l’harmonie entre les facultés personnelles et caractéristiques de l’interprète et l’objet idéal de l’interprétation. Ceux qui assistèrent à ces études doivent se souvenir qu’il ne leur a jamais été donné de rien connaître de pareil en fait d’entente entre des artistes amis.

C’est seulement au sujet du troisième acte de Tristan que je n’ai jamais rien dit à Schnorr (sauf ma précédente explication du seul passage qu’il n’eût pas compris). Après que j’eus