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Page:Wagner - Souvenirs, 1884, trad. Benoît.djvu/259

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UN SOUVENIR DE ROSSINI

exactement marqué, nul doute que la vraie place qui revient à, Rossini et qu’il y doit occuper ne lui fût assignée avec la même exactitude. Et cette place ne serait nullement méprisable ; en efîet, dans la même proportion où Palestrina, Bach, Mozart, appartinrent à leur temps, Rossini appartient au sien : si l’époque où vécurent ces maîtres fut une époque d’efforts pleins d’espoir, et, dans sa pleine originalité, une époque de renouvellement, peut-être faudrait-il juger l’époque de Rossini d’après les propres dires du maître, ces dires dont il accordait la faveur, par réciprocité de confiance, à ceux qu’il croyait sérieux et sincères, mais qu’il rétractait, selon toute apparence, dès qu’il se sentait épié par les mauvais plaisants et les pique-assiettes de son entourage. Alors, mais seulement alors, Rossini serait apprécié à sa juste valeur, et jugé selon son mérite propre ; ce qui manquait à ce mérite en parfaite noblesse ne serait positivement mis sur le compte, ni de ses talents, ni