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Page:Wagner - Sur les Poèmes symphoniques de Franz Liszt, 1904, trad. Calvocoressi.djvu/12

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sique à celle des mots, afin que toute la force expressive de cette musique vînt corroborer l’expression directe de la pensée, eût été excusable de se refuser, d’instinct, à admettre et à comprendre des œuvres dont le génie propre était opposé au sien, et où la musique seule venait traduire des émotions directes.

Or, tout au contraire, Wagner eut la pleine intuition de ce que Liszt avait réalisé : si le problème le déconcerte, l’irrite presque, tout au moins sait-il le formuler admirablement et en éclairer les différents termes ; il nous oriente par là vers la solution que chacun de nous — Wagner le dit expressément et nous le fait comprendre — trouvera par une nouvelle intuition tout individuelle.

Cette lumière singulièrement vive que les idées générales si fortement exprimées par Wagner fournissent à quiconque veut arriver à comprendre les œuvres de Liszt fait qu’il a paru utile de publier la traduction du présent opuscule, à ce moment surtout où ces œuvres commencent à être connues en France, et où il semble qu’on soit enfin disposé à accorder au noble compositeur que fut Franz Liszt la place qui lui est due, au nombre des plus grands.