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Page:Wagner - Tristan et Yseult, 1886, trad. Wilder.djvu/23

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ACTE PREMIER

Que son secours, qu’Yseult réclame,
Venge la trahison,
Calme la peine de mon âme ! —
Apporte le coffret !

BRANGAINE,
allant prendre un petit coffret qu’elle ouvre, en montrant son contenu.

Le charme est là, tout prêt. —
Tu vois, — ta mère même.
Rangea tout, dans un ordre extrême. —
Voici les baumes frais et purs,
Les antidotes prompts et sûrs ;
Enfin, voici le remède à ta peine.

Elle prend un flacon dans le coffret et le montre à Yseult.


YSEULT.

Non, non ! tu fais erreur ! tu te trompes, Brangaine !

Elle saisit un autre flacon.

Regarde ! — oui, le voilà !

BRANGAINE,
reculant épouvantée.

Regarde ! — oui, le voilà ! C’est la mort que tu veux !

On entend derrière les coulisses les appels des matelots. Yseult se lève et les écoute avec une anxiété croissante.


LES MATELOTS.

Au mât de foc, carguez la voile !
Ohé ! ohé ! Serrez la toile !

YSEULT.

Malheur ! nous touchons à ce pays odieux !