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Page:Walch - Poètes d’hier et d’aujourd’hui, 1916.djvu/401

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MAURICE DE NOISAY
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Bibliographie. — L’Ame en route, poème (Henri Jouve, Paris. 1905); — Le Bon Adieu, suite en mineur (Éditions de Ps Paris, 1907); — Lettre à MM. les directeurs des journaux natio- nalistes à propos d’un article défini (1909); — Les Douze Flèches d’Éros (« La Belle Édition », Paris. 1912). Ex imikiwkation : Le Poème triomphal, vers; Le Royaume de l’exil, vers: Le Cycle d’Alcibiade, prose. II. Maurice de Noisay a collaboré à Psyché, à Vers et Prose, à Antée, à l’Occident, à la Phalange, etc. M. Maurice Pagniez, comte de Noisay, né en 1885 à Noisay-le- Grand (Seine-et-Oise), écrit des vers depuis sa première jeu- nesse; il se consacre entièrement à son œuvre poétique. Il cher- che à rattacher plus étroitement le symbolisme à la grande tra- dition française et à l’élargir dans un sens plus classique. • Le symbolisme, écrit M. Tancrède de Visan, est apparu a M. Mau- rice de Noisay comme une renaissance du lyrisme et une créa- tion de formes poétiques en corrélation avec les besoins de l’es- prit contemporain. Chez les poètes de la génération précédente, cette forme et cette manière de concevoir la vie se mêlait encore à bon nombre d’acquisitions étrangères inassimilables: il im- portait d’émonder le symbolisme de tous les rameaux gnll. s sur son tronc et peu en rapport avec la physionomie morale de la race. Qu’on se rappelle en effet qu’à l’heure où le symbo- lisme commençait ses premières armes, un vent glacé de litté- ratures septentrionales et de philosophie allemande soufflait sur la France. Notre poésie donna d’abord dans l’étrange et l’extraordinaire. A côté des purs talents comme ceux d’un Vielé- Griftin, d’un Henri de Régnier, d’un Verhaeren, des poètes un peu désordonnés et grisés par l’air de liberté qui faisait palpi- ter d’aise la jeune génération idéaliste au sortir des étroites prisons du naturalisme, se permirent quelques gambades ga- mines, vite mais trop tard réprimées. Il appartenait aux tout récents poètes, après le premier moment d’enthousiasme déré- glé, de rendre à notre poésie son équilibre rompu et de conti- nuer l’effort des prédécesseurs avec plus de clairvoyance. La première génération symboliste s’était groupée sous un dra- peau et formait une école un pou étroite; les circonstances né- cessitaient cette homogénéité tyrannique. M. de Noisay, encou- ragé par l’exemple de quelques autres poètes de son âge, vit