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Page:Walch - Poètes d’hier et d’aujourd’hui, 1916.djvu/482

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VERS LA PLUS VASTE VIE


Ah ! comme tous ces trains qui roulent sur la terre
            Ont mis de fièvre dans mon cœur !
Comme ils m’ont révélé l’ardent vouloir vainqueur
Et le labeur du monde et l’effort solidaire!

Comme ils ont mis dans mon esprit inapaisé
Le sens prodigieux de l’univers en marche !
Tout l’énorme travail des peuples nouveau-nés,
Poseurs de rails, perceurs de monts, bâtisseurs d’arches

J’ai compris la grandeur de l’homme, j’ai compris
Et la ferveur du muscle, et celle de l’esprit ;
J’ai vu la volonté virile et triomphante
Lancer au ciel le cri de victoire, le cri
D’un monde formidable et rouge qui enfante !

Ah ! le jour annoncé va paraître bientôt!
L’ombre tressaille. Aux chocs explosifs des marteaux
            La terre sort de son impasse.
Depuis des milliers d’ans que le monde a souffert,
Voici dans le vertige éblouissant des airs
            L’apothéose de la race.

Tout s’agite, le muscle vibre souverain.
Les usines flamboient, le sol tremble, et les trains
            Disent l’ardeur que rien n’arrête.
Les avions brillent au ciel illuminé.
L’hymne monte et s’étend, l’homme moderne est né
            Dans les transports de la planète.

Partout l’être a dompté la force et l’élément.
Son esprit, toujours plus lumineux et dément,
            Montre le route poursuivie ;
Il veut tout posséder dans son songe exalté,
Et son lyrisme actif et nerveux a chanté
            L’espoir d’une plus vaste vie.

Dans l’espace effréné il tord son vol de feu,
Et sur l’aéroplane exaspéré il veut
            Monter où rien ne peut atteindre.
Et son courage est si superbe et son vouloir,