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Page:Weil - Intuitions pré-chrétiennes, 1951.djvu/46

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cesse question de vin, l’arrivée d’Alcibiade, ivre à la fin, le discours où il assimile en un long parallèle Socrate à un Silène, c’est-à-dire à un serviteur de Dionysos, tout cela est évidemment fait pour placer l’ouvrage sous l’invocation de Dionysos. Et Dionysos est le même dieu qu’Osiris, le dieu dont on célébrait la passion, juge et sauveur des âmes, le Seigneur de la vérité.



Discours du médecin Eryximaque


186 b

Ce Dieu grand et merveilleux influe sur tout, et dans les choses humaines et dans les choses divines.


186 d

Les choses les plus ennemies et contraires sont le froid pour la chaleur, l’amer pour le doux, le sec pour l’humide et ainsi de suite. C’est après avoir appris à produire en ces choses l’amour et l’accord que notre ancêtre Esculape a constitué notre art. Ainsi toute la médecine est dirigée par le dieu Amour, comme aussi la gymnastique et l’agriculture. Pour la musique, il est tout à fait manifeste qu’il en est encore de même… À partir de ce qui est d’abord divergent, à savoir l’aigu et le grave, quand ensuite ils sont mis en proportion, l’harmonie se produit par l’effet de l’art musical. Car l’harmonie est comme un accord de voix et l’accord de voix est une certaine proportion.

De même le rythme se produit à partir du lent et du rapide, d’abords divergents, puis mis en proportion.


187 b

187 c

À ces contraires la musique, comme à d’autres la médecine, imprime la proportion, créant ainsi l’amour et l’accord mutuel ; et la musique est la science de l’amour dans le domaine de l’harmonie et du rythme.


188 b

Et encore tous les sacrifices et tout ce dont s’occupe l’inspiration prophétique — et c’est cela qui constitue l’association mutuelle des dieux et des hommes — ne concerne pas autre chose que la sécurité et la santé de ce qui appartient