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Page:Weil - La Connaissance surnaturelle, 1950.djvu/152

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forme en feuille de cèdre dans de l’eau que boit la fille du Chef du ciel. Il ressort d’elle comme enfant qu’elle enfante, Par ses cris il se fait donner la boîte où est enfermée la lumière du jour, nommée ma. Il s’enfuit à terre en l’emportant.

(Infiniment moins beau que l’histoire esquimau.)

Être avalé pour être remis au monde, procédé pour voler la lumière, le soleil ou le feu dans de nombreux contes.

« Quiconque n’est pas né de nouveau, ou d’en haut… »


Contes du Caucase.

Le garçon qui cherche le pays de la vie éternelle, et enfin le trouve, et dans ce pays une jeune fille immortelle qui se nomme Beauté. Après un peu de temps, il veut revoir sa famille. Elle lui dit « Tu ne trouveras même plus leurs os » — « Pourquoi ? Je suis venu il y a peu de temps » — « Je t’ai dit dès le début que tu ne mérites pas la vie éternelle ». Il arrive chez lui, trouve que mille ans se sont écoulés, et soudain vieillit et meurt. Le conte est intitulé « The earth will have its own ».

Un paysan et son fils ont soif, voient une fontaine, boivent et se relèvent en disant : Ah ! comme tu es bonne ! Aussitôt le diable apparaît hors de la fontaine.


Les jeûnes, les veilles, etc., — quand ce sont des actes de piété, il est beau que ce soit facile. Il y a quelque chose de merveilleux dans la facilité, quelque chose que reflètent les quintettes de Mozart et les chants de Monteverdi. Je désire souffrir des violences de la part des êtres humains et être contrainte à me faire violence moi-même pour eux ; mais pour Dieu je voudrais ne faire que des choses faciles. Excepté l’orientation même de la pensée vers Dieu, qui est la suprême et intime violence que l’âme se fait à elle-même.


Révélation d’Homère à Ennius dans un songe. Varro : Haec duo caelum et terra quod anima et corpus. Humidum et frigidum terra, eaque corpus, caldor caeli et inde anima, sive :