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Page:Weil - La Connaissance surnaturelle, 1950.djvu/176

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Il n’y a aucun bien dans cet univers, mais cet univers est bon.


L’âme collective est à une dimension. Elle n’a pas d’architecture.

Elle n’en acquiert que dans la cérémonie qui la réduit au silence,

La propagande est à une dimension.


La compassion est la reconnaissance en autrui de sa propre misère. La reconnaissance de sa propre misère dans le malheur d’autrui. Elle est pure par le mécanisme même où La Rochefoucauld croyait en discerner l’impureté.

Un saint malheureux trouve que son malheur est une bonne chose, mais seulement avec la partie non sensible de son âme.

Et le remords ?

Quand la sensibilité domine les actions, l’illusion du « je » n’est pas percée.

Ou réciproquement ?

Dois-je faire appel à la volonté, ou tout attendre de la seule contemplation ?

De la seule contemplation, même si cette voie est plus longue et apparemment moins efficace.

La contemplation non mélangée de volonté, purement obéissante. On verra bien ce que cela donnera.


Faire des actes de vertu simplement une circonstance de la contemplation.

La compassion et l’humilité sont liées.

L’humilité est la racine de toutes les vertus authentiques. Par exemple la chasteté. La tempérance. La patience.

La compassion est naturelle à l’homme si l’obstacle du sentiment du je est supprimé. Ce qui est surnaturel n’est pas la compassion, mais cette suppression.

L’humilité seule rend les vertus illimitées.

Agir comme ferait le soleil, s’il savait. Il n’est sans pitié que parce qu’il ne sait pas.