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Page:Weil - La Connaissance surnaturelle, 1950.djvu/213

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l’influence de Pythagore, mais conformément à sa doctrine.

Invocation à Bacchus dans Sénèque (Œdipe). Lucidum caeli decus — adverte virgineum caput… [pour se cacher de Hera, simulata virgo] Gange — Araxes — Le Cithaeron a été souillé « Ophonia caede ».

Dionysos a un rapport particulier avec l’histoire d’Œdipe. Le sphynx indique que cette histoire est importée d’Égypte.

Cadmus, « Sidonio hospiti ».


L’absence de bien, ou plutôt le sentiment de cette absence, c’est le malheur. Le soleil de Platon étant le bien, les ténèbres, dans le mythe de la caverne, c’est le malheur. Les premières ténèbres, quand le captif délivré de ses chaînes est encore dans la caverne, c’est le sentiment affreux qu’une âme prend de sa propre misère quand elle commence à rentrer en elle-même et se rend compte du mensonge de ce qu’elle a cru des biens. Les secondes ténèbres, produites par l’éblouissement chez le captif sorti de la caverne, c’est le sentiment de malheur dans l’âme de celui qui possède le bien, mais qui ne sait pas qu’il le possède. C’est la nuit obscure de l’esprit de saint Jean de la Croix. Avec le temps, les yeux s’habituent, le sentiment de la lumière apparaît ; mais les yeux s’élevant vers un nouvel objet plus lumineux, l’éblouissement recommence. Ce sont les alternatives entre le sentiment de damnation et le sentiment de salut notées par saint Jean de la Croix. Ces alternatives se reproduisent à chaque étape, et par suite durent d’autant plus longtemps qu’un homme s’élève davantage dans l’échelle des objets de plus en plus lumineux ; au maximum chez celui qui finit par regarder le soleil lui-même, en soi, tel qu’il est. De même saint Jean de la Croix dit que l’état de nuit obscure de l’esprit, avec ses alternatives, dure d’autant plus longtemps que l’âme est destinée à aller plus loin dans le chemin de la perfection.

Quand le captif est dans l’obscurité, il a le sentiment qu’il a la vue, mais est dans l’obscurité ; ce qui est