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Page:Weil - La Connaissance surnaturelle, 1950.djvu/292

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Il n’est pas surprenant que cette bonne nouvelle ait eu tant de succès auprès des esclaves.


Apocalypse. Si la naissance céleste dont il s’agit est celle de Jésus-Christ (et non pas l’agneau avant la fondation du monde) (mais il y a doute), alors saint Michel a précipité Satan du ciel sur la terre quand Jésus est né. Il était jusque-là au ciel, devant la face de Dieu, accusant les hommes.

C’est bien étrange.

« Malheur à la terre et à la mer, car le diable est descendu chez vous, ayant une grande colère, sachant qu’il a peu de temps. »

« Et j’ai vu le dragon… persécutant la femme… et il s’est tenu sur le rivage de la mer.

Et j’ai vu de la mer une bête qui montait… et le dragon lui donna sa vertu, son trône et une grande puissance… » )

Cela s’accorde avec le sentiment qu’il y a en somme moins de bien sur terre depuis le Christ qu’avant — peut-être.

Auguste a établi son règne en somme peu avant la naissance du Christ. À la rigueur, on peut dire, en mêlant un peu les dates, que Rome a reçu la domination du monde (au sens de l’époque) à peu près quand le Christ est né.

La Bête est sûrement Rome.

Mais le règne de la Bête dure encore.

Qui est l’autre Bête, qui avait des cornes comme l’Agneau et parlait comme le Dragon, et a reçu la puissance de la première bête et l’a fait adorer ?

Il doit y avoir des protestants qui disent que c’est l’Église.

Atrée, dans Sénèque : « Laus vera et humuli saepe contingit viro — non nisi potenti falsa. » Ainsi l’avantage de la puissance réside dans le mensonge. C’est pourquoi c’est un don du diable.

Sénèque :

« Jam tempus ill fecit aerumnas leves.
— Erras ; malorum sensus accrescit die ;