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Page:Weil - La Connaissance surnaturelle, 1950.djvu/318

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Dieu a inscrit sa signature dans la nécessité.


Postulat :

Cet univers est une machine à fabriquer le salut de ceux qui y consentent.

(C’est ce que dit saint Paul : Toutes choses coopèrent avec celui qui aime Dieu.)


Désir et accomplissement.

Le désir de devenir moins imparfait ne rend pas moins imparfait.

Le désir de devenir parfait rend moins imparfait.

C’est donc un fait d’expérience que la perfection est réelle.

Platon sans doute l’a su.

C’est la preuve de saint Jean dans son épître, la preuve par la vie éternelle.


Le Christ sur la croix a eu compassion de sa propre souffrance comme étant la souffrance de l’humanité en lui.

Son cri : « Mon Dieu, pourquoi m’as-tu abandonné ? » a été poussé en lui par tous les hommes.

Quand ce cri monte au cœur d’un homme, la douleur a éveillé dans les profondeurs de son âme la partie où gît, enfouie sous les crimes, une innocence égale à celle même du Christ.


Lear « Y a-t-il une cause dans la nature qui produise ces cœurs durs ? »

C’est le point du cri du Christ.

Théophile. « Ah ! que les cris d’un innocent… »


La créature parfaitement pure (la Vierge), c’est la création en tant que volonté créatrice de Dieu.

C’est une intersection de Dieu et de la Création.

L’Incarnation divine souffrant la mort est une autre intersection.