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Page:Weil - La Source grecque, 1953.djvu/16

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vivement au cœur, celui de rendre les chefs-d’œuvre de la poésie grecque (que j’aime passionnément) accessibles aux masses populaires. J’ai senti, l’an dernier, que la grande poésie grecque serait cent fois plus proche du peuple, s’il pouvait la connaître, que la littérature française classique et moderne. J’ai commencé par Antigone. Si j’ai réussi dans mon dessein, cela doit pouvoir intéresser et toucher tout le monde — depuis le directeur jusqu’au dernier manœuvre ; et celui-ci doit pouvoir pénétrer là-dedans presque de plain-pied, et cependant sans avoir jamais l’impression d’aucune condescendance, d’aucun effort accompli pour se mettre à sa portée. C’est ainsi que je comprends la vulgarisation. Mais j’ignore si j’ai réussi. »

La traduction du Printemps de Méléagre, qui termine la première partie, a été trouvée dans un des cahiers que Simone Weil laissa à New-York quand elle partit pour Londres en 1942.

Dieu dans Platon et les autres textes concernant Platon, ainsi que la traduction des fragments d’Héraclite et la note Dieu dans Héraclite, sont tirés des cahiers rédigés à Marseille et à New-York entre la fin de 1940 et le mois de novembre 1942.

Les notes sur Cléanthe, Phérécyde, Anaximandre et Philolaos ont été écrites à Londres en 1943. Elles ont été laissées dans l’ordre où elles se trouvent dans le manuscrit.

On a cherché à grouper dans la première partie ce qui concerne les poètes grecs, dans la seconde, ce qui concerne les philosophes. Dans la première partie, on a suivi l’ordre chronologique des auteurs grecs, mais il n’était pas possible de suivre cet ordre dans la seconde sans bouleverser parfois les textes de Simone Weil, et l’on a préféré suivre l’ordre chronologique des études elles-mêmes, non des sujets.

Il a semblé que ces textes, ainsi réunis, permettaient de saisir mieux qu’on n’avait pu le faire encore ce qu’est pour Simone Weil l’esprit de la Grèce et quelle part a la source grecque dans sa pensée.