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Page:Weil - Sur la science, 1966.djvu/184

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parvenus à établir une certaine unité, une certaine cohérence. Cela ne s’était pas fait sans beaucoup d’efforts et de tâtonnements. La pensée humaine à non pas toute licence, mais parfois une certaine licence dans le choix du système rigoureusement défini qu’elle substitue aux choses à l’occasion de tel ou tel phénomène, et peut ainsi choisir en vue de la plus grande cohérence possible entre les différents systèmes ; la pensée peut dans une certaine mesure choisir ce qu’elle décide de négliger. L’histoire des tâtonnements de la science est en grande partie, peut-être tout entière, l’histoire des applications différentes et successives de la notion de négligeable.