Page:Wells - La Russie telle que je viens de la voir.djvu/162

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Je me persuadai immédiatement qu’on m’avait probablement amené dans une école choisie et spécialement préparée pour moi et que c’était là tout ce que Petrograd avait de mieux.

Par malheur, et comme pour donner corps à ma méfiance, le guide spécial qui était avec nous se mit à interroger les élèves sur la littérature anglaise et leur demanda de citer les écrivains anglais qu’ils préféraient.

Un nom dominait tous les autres : le mien.

De vagues personnalités de second plan comme Milton, Dickens, Shakespeare, étaient de temps à autre citées après le colosse littéraire H. G. Wells — mais peu souvent en somme.

L’interrogation se poursuivant, ces enfants indiquèrent les titres de peut-être une douzaine de mes ouvrages !

Je me déclarai entièrement satisfait de ce que j’avais vu et entendu. J’ajoutai que je ne désirais pas en voir ni en entendre davantage. Que pouvais-je, en effet, demander de plus ?

Et je quittai l’école, essayant de sourire