Page:Wells - La Russie telle que je viens de la voir.djvu/194

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nine envisageait la disparition graduelle mais rapide des villes en Russie.

La désolation de Petrograd m’avait fait comprendre beaucoup mieux que je ne m’en étais auparavant rendu compte, combien la configuration et le plan d’une ville moderne dépendent des magasins et des marchés.

Abolissez le commerce, et les neuf dixièmes des édifices d’une ville ordinaire cessent d’avoir le moindre sens ou la moindre utilité.

Les villes deviendront beaucoup plus petites, reconnut Lénine.

Elles seront aussi toutes différentes de ce qu’elles sont aujourd’hui ?

Évidemment ; tout à fait différentes.

Je lui fis remarquer l’énormité de la tâche que cela impliquait.

Cela signifiait la mort des villes actuelles et leur remplacement. Les églises et les grands édifices de Petrograd deviendraient bientôt comme ceux de Novgorod la Grande, comme les temples de Pœstum ou d’Angkor.

Il admit sans aucune tristesse que la plupart des villes se désagrégeraient et finiraient par disparaître.