Page:Wells - La Russie telle que je viens de la voir.djvu/77

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(ou détenait) tous les approvisionnements en vivres du Sud de la Russie.

Bientôt, la pluie glaciale va tomber sur les 700.000 âmes qui habitent encore Petrograd. La neige suivra de près. Les nuits, déjà longues, deviendront plus longues encore ; la bonne lumière du jour décroît de plus en plus.

Certains diront : Cet amoncellement de misères, cette agonie de l’énergie d’un peuple est l’œuvre, précisément, du système bolcheviste de gouvernement.

Pour ma part, je n’en crois rien.

Mais qu’on me permette de dire que la désolation de la Russie actuelle n’est nullement le résultat d’attaques contre un bon système social, battu en brèche par une force malfaisante mais manifeste, bien plutôt l’usure et l’effondrement d’un système qui était défectueux.

Ce n’est pas le communisme qui a construit ces villes monstrueuses où la vie, toujours précaire, peut devenir à tout moment soudainement impossible par suite d’une crise quelconque. C’est le capitalisme qui les a édifiées.