Page:Wells - La Russie telle que je viens de la voir.djvu/83

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On arrêtait les passants, on les volait, on les dépouillait de leurs vêtements et même de leur chemise, en plein jour, dans les rues de Petrograd et de Moscou, et personne n’intervenait.

Les cadavres de gens assassinés gisaient parfois toute une journée dans les ruisseaux. Nul n’y prenait garde. Sur le trottoir, les passants allaient et venaient tranquillement comme si de rien n’était.

Des hommes armés, se disant gardes rouges, pénétraient dans les maisons, pillaient et tuaient.

Pendant les premiers mois de 1918, le nouveau gouvernement bolcheviste entama une lutte à outrance, non seulement avec les contre-révolutionnaires, mais avec les voleurs et les brigands de toutes sortes.

Ce fut seulement, pendant l’été de 1918 et après l’exécution de milliers de maraudeurs et de pillards, que la vie redevint normalement sûre dans les rues des grandes villes russes.

Pendant un temps, la Russie cessa d’être un pays policé. Un torrent de violence sans Dieu ni loi balaya la contrée.