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Page:Wharton - Les Metteurs en scène, 1909.djvu/38

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Il s’assit silencieusement, et pendant un instant tous deux se turent ; puis, d’un ton ému, elle se mit à parler de Catherine.

Le visage de Le Fanois s’assombrit, et il eut un geste presque irrité.

— Mais qu’avez-vous donc ? dit-elle, étonnée.

Il balbutia :

— J’ai que… que l’amour de cette enfant me pèse, que j’ai honte de ne pas avoir pu le lui rendre comme je l’aurais voulu, comme elle le méritait. N’en parlons plus, je vous en prie.

Miss Lambart répondit en souriant :

— Elle ne s’en est jamais doutée ; elle vous croyait sincèrement amoureux.

Il rougit.

— Vous ne voyez donc pas que j’ai honte de cela aussi ?

Elle le regardait toujours avec son sourire attendri.

— Parlons de Mrs Smithers, alors. Je ne l’ai vue qu’un instant ce matin. Elle était tellement prise par ses fournisseurs que je me suis sauvée.

Le Fanois baissa les yeux.

— Elle va mieux, elle cherche à se créer des occupations, dit-il négligemment.

— En effet ; et je crois qu’elle y réussira. Elle m’a parlé d’un déjeuner intime qu’elle compte