Page:Whately, Doutes historiques relatifs à Napoléon Bonaparte, 1833.djvu/14

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Cette solution fut admise par les uns, rejetée par d’autres, et la dispute alla toujours s’échauffant. Ce ne fut que cent ans après la mort de Copernic que l’expérience étant faite, on vit que la pierre ainsi abandonnée du haut d’un mât tombe précisément à son pied.

L’on doit observer que nous n’attaquons ici aucun point de préférence, mais que nous nous bornons à montrer qu’en général ce qui est hors de doute n’est pas pour cela indubitable, puisque les hommes sont aptes à admettre à la hâte, et d’après des données insuffisantes, ce qu’ils sont habitués à voir admis, et cela souvent à l’instant même où ils s’efforcent de découvrir la preuve de quelque point contesté.

Le célèbre Hume[1] a aussi signalé la promptitude avec laquelle les hommes ajoutent foi, d’après la moindre évidence, à toute histoire qui captive leur imagination, parce qu’elle tient de l’étonnant et du merveilleux.

  1. Avec quelle avidité n’adopte-t-on pas les récits, miraculeux des voyageurs, leurs descriptions de monstres de terre et de mer, leurs relations d’aventures étonnantes, d’hommes étranges et de coutumes barbares.
    (Hume’s Essay on miracles, p. 179 in-12 ; p. 185 in-8o, 1767 ; 117 in-8o, 1817.)