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Page:Widor - Initiation musicale.djvu/117

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LES ANCÊTRES

quelques mois, il part. À la cour de la reine Anne comme à la ville, on l’accueille de telle façon qu’il n’hésite plus. En 1712, hôte du duc de Chandos, il organise les représentations italiennes du théâtre d’Hay-Market, engage les meilleurs chanteurs, monte les meilleurs opéras, parmi lesquels les siens.

La réputation de l’entreprise s’étend au loin. Grand amateur d’art, musicien lui-même, le Régent était en pourparlers avec Hændel pour une saison de sa troupe à Paris, quand subitement la mort vint le surprendre et couper court au projet.

Vers 1738, Hændel renonce au théâtre, peut-être à la suite des jalousies, des intrigues, des difficultés de tout genre qui se multipliaient autour de lui. Il s’était déjà essayé dans l’oratorio avec Israël en Égypte ; il s’y consacrera désormais.

Chaque année au carême, alors que les théâtres faisaient relâche, sans costumes ni décors, sans mise en scène, en tenue de ville, on donnait un drame sacré.

Ainsi parut Saül, mars 1738 ; l’Ode à sainte Cécile, l’année suivante ; le Messie, le 18 avril 1742. La partition, qui appartient à la famille royale d’Angleterre, porte une date sur la première page, Angefangen den 22 August, une autre sur la dernière, Fine dell’ oratorio G F Hændel, September 12, 1741. Vingt-quatre jours pour écrire l’œuvre !

Après le Messie se succèdent Samson, Élie, Judas Macchabée, la Fête d’Alexandre, pour ne citer que les plus célèbres.

Au début de son séjour à Londres, Hændel s’était fait une réputation de virtuose en donnant des récitals d’orgue à Saint-Paul.

Quand il s’agit de produire ses premiers oratorios et d’y attirer la

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