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Page:Widor - Initiation musicale.djvu/138

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INITIATION MUSICALE

Après le Trocadéro et par ordre de proportions, voici la contenance de nos théâtres de musique :

Châtelet 
 3 400 places.
Opéra 
 2 200pl es.
Gaîté 
 2 000pl es.
Champs-Elysées 
 1 900pl es.
Sarah-Bernhardt 
 1 700pl es.
Opéra-Comique 
 1 500pl es.
Odéon 
 1 264pl es.
LE CONSERVATOIRE

Le décret royal de 1784 avait créé une école de musique. Huit ans plus tard, la maison devenait l’École gratuite de la Garde nationale parisienne, sous la direction de Sarrette, capitaine d’état-major : les élèves y devaient concourir au service de la Garde nationale et des Fêtes publiques. Le 8 novembre 1793, Sarrette obtenait de la Convention, pour son école, la dénomination plus sonore d’Institut national de musique.

Quelques jours plus tard, l’infortuné se voyait jeté en prison, dénoncé au Comité de Salut Public[1], menacé de la guillotine… mais sauvé, grâce à l’approche de la Fête de l’Être Suprême, pour laquelle son concours était indispensable. On lui permit de sortir de Sainte-Pélagie, encadré de deux gendarmes qui ne le quittèrent ni jour ni nuit, pas plus au pupitre de chef d’orchestre que dans sa chambre à coucher.

Et c’est ainsi qu’il dirigea l’hymne de Gossec chanté par huit ou neuf cents voix, rythmé par deux cents tambours et coupé çà et là par des décharges d’artillerie. L’exé-

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  1. Un de ses élèves avait, en préludant sur le cor, fait entendre le thème de Grétry : Ô Richard ! Ô mon Roi !