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Page:Widor - Initiation musicale.djvu/153

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APPENDICE

L’Enéide raconte que, de Tyr, Didon vint fonder Carthage. De Tyr, de Byblos, les Phéniciens promenaient leur commerce, leurs mœurs, leur savoir le long des côtes de la Méditerranée. Ils allaient de l’Hellespont aux Colonnes d’Hercule ; au delà même, paraît-il.

Les fouilles d’Elché, côte sud de l’Espagne, témoignent de leur culture artistique.

Quelle plus efficace propagande que l’exode de toute une nation !

In exitu Israêl de Ægypto.

Après des années rentré au bercail, le peuple de Dieu avait-il pu oublier le mélos du pays oppresseur ? Les échos de la vallée du Nil ne devaient-ils pas s’entendre au pied de l’Acropole comme à Jérusalem, sur le parvis du Temple ?

Nous avons beaucoup à demander aux Arabes ; si le hasard ne nous ménage pas de surprises, si quelque sous-sol d’Europe, d’Asie ou d’Afrique ne nous livre pas ses secrets, d’où espérer le document révélateur ?

Seul, le soleil d’Orient peut aujourd’hui pénétrer l’épais brouillard d’hypothèses et de contradictions qui s’étend sur nos origines.

Car, en fin de compte, avant la tradition chrétienne, nous n’avons, de la Grèce, aucune pièce authentique, chant religieux, chant de guerre, chant de triomphe, rien qui caractérise un grand siècle, un grand peuple. Et certes, les œuvres de ce genre ne devaient pas manquer à ce peuple d’artistes.