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Page:Widor - Initiation musicale.djvu/156

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INITIATION MUSICALE

avait plus de Livres de chant ni à Rome ni en France. Cette vérité est prouvée par Amalarius, qui fut envoyé à Rome pour demander au Pape Grégoire IV des Antiphonaires. Sa Sainteté lui fit répondre qu’elle n’en avait plus, parce que ceux qu’on avait autrefois à Rome, avaient été portés en France lorsque Walla y fut envoyé en ambassade par l’Empereur, pour le même sujet. Or, ce Walla était un des principaux ecclésiastiques de la Chapelle de Charlemagne, comme Amalarius de celle de Louis le Débonnaire. »

« Pour bien chanter le Plain-Chant d’église, il n’y faut rien changer, ajouter ou diminuer, mais simplement chanter ce qui est dans les livres. »

Le bon Nivers a cent fois raison ; mais, comme le démontre l’histoire d’Amalarius, encore faut-il qu’on ait des livres. Or, l’imprimerie n’existait pas. Quand on se mit à imprimer, les livres ne reproduisirent que des cantilènes oralement transmises, nous l’avons dit, pendant plus de deux cents ans, de vieux à jeunes clercs et sans doute fort détériorées par la transmission. C’est pourquoi mon vénérable et lointain prédécesseur a écrit, outre sa très intéressante Dissertation, une Méthode pour apprendre le Plain-Chant, un Traité de composition et publié en même temps que ses Chants à l’usage de la paroisse Saint-Sulpice et ses Motets à l’usage de la royale Maison de Saint-Cyr, un Antiphonaire romain, très consciencieusement, savamment et pieusement revisé.

Tous ceux qui s’occupent du chant ecclésiastique devraient étudier ces ouvrages.

Nivers fut à la fois organiste à Saint-Sulpice, organiste de la chapelle du roi et maître de chapelle de la Reine. Nous avons de lui une centaine de pièces pour orgue et deux gros livres de Motets sans

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