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Page:Widor - Initiation musicale.djvu/160

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INITIATION MUSICALE

Vox populi, vox Dei. Conséquence de ce développement : peu à peu s’est constituée, en autorité sans appel, l’opinion des générations successives, parfaitement d’accord sur un même idéal de la forme et du fond, du vrai et du faux, du juste et de l’injuste, sur un dessin, sur un mouvement, sur la volute d’une cantilène, sur ces mélopées qui, une fois entendues, ne s’oublient jamais, sur ces accents révélateurs de ce que le cœur humain renferme de plus noble et de plus pur.

Qu’un vieux manuscrit nous montre une platitude là où nous cherchons les signes représentatifs de ces accents, qu’importe ! C’est le consensus universalis qui les a notés et le Temps qui nous les a transmis, et c’est le Temps, encore une fois, qui fait les chefs-d’œuvre.

Grecque ou latine ou française, homophone ou polyphone, grégorienne ou palestrinienne, symphonique ou théâtrale, religieuse ou laïque, la musique se travaille dans les Conservatoires et non à l’École des Chartes, et il n’y a qu’une musique.