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Page:Widor - Initiation musicale.djvu/29

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LA VITESSE DU SON

la résistance de l’air ralentit sa course. À un moment donné, alors que son sifflement continue à émettre des milliers de vibrations, il se trouve rejoint par les vibrations du coup du départ. De là un enchevêtrement, un choc d’ondes sonores qui, pour l’observateur placé dans une zone déterminée par rapport avec la trajectoire, produit un formidable éclat, lequel lui parvient avant les deux autres, celui du départ, celui de l’arrivée. Ce phénomène acoustique fut cause de nombreuses erreurs, aux premiers mois de la guerre, sur l’emplacement des pièces de l’ennemi ; ainsi naquit la légende des obus allemands « qui éclataient deux fois ».

La pièce de 75 envoie l’obus avec une vitesse initiale de 529 a 584 mètres à la seconde, suivant la charge ;

Le 105 long, de 580 mètres ;

Le 140 (marine), de 910 mètres ;

Le projectile du fusil Lebel : 655 mètres.

Le progrès de l’acoustique pendant la guerre. ↔ Avant 1914, l’acoustique était au second plan des sciences physiques. On ne tarda pas à s’apercevoir de ses multiples et capitales utilisations pour repérer les batteries ennemies, les sous-marins, les avions, les mines sur terre et sur mer, etc… Il fallait se hâter de créer des moyens de défense. Aussitôt construits, les nouveaux appareils permirent de constater quantité de phénomènes dont certains purent être expliqués, mais dont quelques autres (les zones de silence, par exemple) restent pour nous, aujourd’hui encore, à l’état de mystère.

Soit par écoute directe, soit par inscription, grâce aux ondes sonores ou infra-sonores diffé-

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