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Page:Widor - Initiation musicale.djvu/38

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INITIATION MUSICALE

pettes rectilignes dont le pavillon repose sur l’épaule de jeunes pages, ceux-ci prudemment armés de sortes de lances pour écarter la foule et empêcher tout contact. D’après l’échelle de l’estampe, ces trompettes auraient 2 m. 75 de longueur, à peu près celle de nos trompettes-basses. Un instrument de pareille longueur, et dont l’extrémité est la partie la plus lourde, ne peut se jouer sans un point d’appui et une garantie de sécurité pour l’exécutant. C’est ce que nous prouve l’estampe de Venise.

À quelle époque a-t-on pensé à courber un tube, à le pelotonner, à l’enrouler ?

Déjà les Étrusques fabricaient des cors de ce genre ; nous avons sur ce point le témoignage de Virgile :

Æreaque assensu conspirant cornua rauco.
ÉNÉIDE, VII, (v. 615.)

Les bas-reliefs de la colonne Trajane nous montrent le corniste et son instrument circulaire.

À quelle époque a-t-on pensé à pelotonner le tube de la trompette ?… Sans doute à la création des armées permanentes et aux premiers règlements de cavalerie. Toutefois les primitifs Flamands nous représentent déjà le concert des anges usant de trompettes ainsi repliées.

Le timbre du cor étrusque devait ressembler à celui de la trompette, sauf en ce qui concerne son échelle, naturellement plus grave. Quant à la forme de l’embouchure, nous l’ignorons.

Si les Romains eurent à leur service flûtes, hautbois, trompettes, cors et cornemuses, les Grecs ne connurent, comme instruments à vent, que flûtes, hautbois et trompettes.

Il est juste d’ajouter qu’il

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