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Page:Wilde - Le Portrait de monsieur W. H., trad. Savine, 1906.djvu/322

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sure dont la suppression est la condition même de sa perfection. Un tempérament capable de recevoir par l’intermédiaire de l’imagination, et dans des circonstances dépendant de l’imagination, des impressions belles et nouvelles, voilà le seul tempérament capable d’apprécier une œuvre d’Art.

Et si vrai que cela soit, quand il s’agit d’apprécier de la sculpture ou de la peinture, c’est plus vrai encore pour l’appréciation d’un art tel que le drame. Car un tableau, une statue ne sont point en guerre avec le temps. Ils n’ont point à tenir compte de sa succession. Il suffit d’un moment pour en apprécier l’unité. Mais pour la littérature, le cas est différent. Il faut parcourir une certaine durée, avant que l’unité d’effet soit perçue.

Aussi dans le drame, le premier acte de la pièce peut présenter quelques détails dont la réelle valeur artistique ne saurait apparaître au spectateur que quand on sera au troisième ou au quatrième.

L’imbécile a-t-il le droit de se fâcher, de se