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Page:Willy - La Maîtresse du prince Jean.djvu/142

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cours de ces hygiéniques chevauchées ? De quoi pouvait-il bien parler ? De la ville ou du théâtre ? De la guerre ou de l’amour ? Lauban eût voulu que le hasard lui inspirât des paroles semblables à celles que le prince prononçait en ces occurrences. Pensif, il chercha une phrase digne, par sa tournure, de prendre place dans les histoires, quelque chose comme : « La séance continue », et ne trouva rien qui le satisfit ; enfin, dardant ses regards vers le plafond peinturluré de nuages blonds et roses, il articula, faute de mieux, d’un ton qui s’appliquait à être royal :

— Ah !… ça fait du bien !

Mon Dieu, cette petite phrase n’avait pas l’air de grand’chose. Et cependant il est certain — tant sont bornées les impressions et les éloquences humaines — que le vieux prince, descendant des rois de France et de Navarre, l’avait dite un soir ou l’autre, que, même, il l’avait dite plusieurs fois. Mais, alors, s’il l’avait dite plusieurs fois, il fallait suivre son exemple. En quittant sa monture, le poète rouvrit donc royalement la bouche et réitéra :