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Page:Willy - La Maîtresse du prince Jean.djvu/159

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— Adieu, Chérubin, à bientôt. N’oublie pas que si tu veux bien être juste et raisonnable, nous pouvons nous donner beaucoup de bonheur. Je t’aime. Longtemps, sans m’endormir, je vais penser à toi, aux baisers que nous avons échangés, à tous ceux que nous échangerons encore. J’espère que tu trouveras une voiture et qu’avant une demi-heure tu seras chez toi.

L’idée vint à Maurice de se donner un petit air fêtard, c’est pourquoi, rebroussant les minimes poils noirs qui lui servaient de moustache :

— Dans une demi-heure, suggéra-t-il, c’est tout au plus si je serai aux Halles.

Mlle Gaëtane Girard tressaillit. Ses narines se crispèrent :

— Aux Halles, grand Dieu ! et que vas-tu faire dans ce lieu malpropre ?

— Un tour.

— Comment un tour ! Qu’appelles-tu un tour ?

— Absorber une soupe au fromage.

— Tu as donc faim ?

— Sans avoir précisément faim, je mange-