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Page:Willy - La Maîtresse du prince Jean.djvu/95

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Prudent, il s’arme de sa canne, et en avant ! Vers dix heures, il sonne crâment chez Jim Smiley.

Bien entendu, c’est la grosse maman Grenier qui lui ouvre la porte. Or, se rappelant que Smiley l’ « agonisa », l’autre matin, de sottises pour ce qu’elle avait toléré que Lauban le réveillât, elle refuse de laisser entrer l’espoir de la Poésie française. L’espoir insiste. Ensuite, il se fâche. La forte femme se fâche aussi. L’un menace de sa canne, l’autre de son balai. Ils font un tel vacarme que Smiley accourt, uniquement voilé de sa chemise : costume convenable pour un parricide, mais insuffisant pour qui veut rendre la justice. C’est pourquoi, avec une touchante iniquité, cet homme aux jambes nues désapprouve hautement le zèle de Mme Grenier et, prenant Lauban par la main, l’introduit dans la chambre à coucher.

— Tu permets ? 

Ce disant, Smiley se recouche auprès de Gabrielle qui, les mains maternellement posées sur ses jeunes seins, mignards et introuvables, ronflotte, toute gentille. Le poète,