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Page:Xénophon - Œuvres complètes, éd. Talbot, tome 1.djvu/511

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dieu la dîme du butin, qui ne s’élève pas à moins de cent talents. Le polémarque Gylis se retire en Phocide à la tête de l’armée, et de là il fait une invasion en Locride. Les soldats passent toute la journée à piller les effets et les vivres dans les villages ; mais lorsque le soir arrive et que les Lacédémoniens veulent enfin se retirer, ils sont suivis par les Locriens, qui leur lancent des javelots et des flèches. Les Lacédémoniens se retournent alors, les poursuivent et en tuent quelques-uns : les autres, de ce moment, renoncent à les suivre par derrière, mais ils leur lancent des traits du haut des collines ; les Lacédémoniens essayent de les poursuivre dans ces lieux escarpés, mais la nuit survient, et, quand ils veulent se retirer, les uns tombent, à cause de l’inégalité du terrain, d’autres parce qu’ils ne peuvent voir devant eux, d’autres enfin sont atteints par les traits de l’ennemi. Le polémarque Gylis y est tué avec un grand nombre[1] de ceux qui l’entourent, ainsi que dix-huit soldats écrasés par les pierres ou traversés par les javelots ; et même, si ceux qui prenaient leur repas dans le camp n’étaient pas venus à leur secours, ils couraient tous le risque de périr.


CHAPITRE IV.


Retour d’Agésilas. — Massacre des aristocrates à Corinthe. — Les Lacédémoniens renversent les longs murs de Corinthe. — Guerre des mercenaires. — Iphicrate attaque Phlionte. — Les Athéniens relèvent les longs murs de Corinthe, qu’Agésilas abat de nouveau.


(Avant J. C. 393.)


Après cette campagne, le reste de l’armée est renvoyé dans ses villes respectives, et Agésilas s’embarque pour sa patrie. Dès lors la guerre se fait entre les Athéniens, les Béotiens, les Argiens et leurs alliés, postés à Corinthe, et les Lacédémoniens établis à Sicyone. Les Corinthiens, voyant ainsi leur territoire ravagé et leur population décimée par le voisinage continuel de la guerre, tandis que le reste des alliés jouissaient eux-mêmes de la paix et cultivaient leurs champs,

  1. Je lis, avec A. Turrettini et L. Dindorf, πολλοί, au lieu de Πελλεῖς, malgré l’autorité de Weiske et de quelques autres éditeurs.