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Page:Xénophon - Œuvres complètes, éd. Talbot, tome 1.djvu/70

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introduction.

recommandent aux lecteurs de notre époque. Nous avons vu que c’est un moraliste tout pratique, plein de bon sens et de justesse dans les idées, de sérieux dans les conseils, un élève de Socrate. Notre époque serait bien malheureuse, bien gâtée, si les œuvres d’un écrivain de cette trempe n’avaient aucune prise sur elle. Il s’adresse, en effet, à tous les âges, à tous les esprits, à toutes les conditions. L’homme d’État, l’agriculteur, le soldat, le penseur, l’artiste, l’écuyer, le chasseur, le chef de famille, trouvent chez lui des notions précises, des réflexions judicieuses, d’excellentes règles de conduite, une direction nette et intelligente, et tout cela présenté sous les formes les plus élégantes, les plus aimables. En faut-il davantage pour instruire et pour charmer à la fois les hommes dont le cœur et la raison sont capables de s’ouvrir aux salutaires influences d’un bon livre ? Pour ma part, qu’il me soit permis de le dire, sans qu’on trouve cet emploi du moi trop haïssable, j’ai puisé dans l’étude assidue, dans le commerce intime de Xénophon, dans cette sorte de dialogue journalier qui s’établit entre l’auteur original et son copiste, un enseignement utile, une suite de leçons fortes et pénétrantes, dont j’ai cherché à profiter avec la loyauté d’un disciple confiant et docile, et je ne regrette ni les efforts que j’ai faits, ni le temps qu’ils m’ont coûté.

Eugène Talbot.
Paris, 15 novembre 1858.