Page:Zend-Avesta, trad. Anquetil-Duperron, volume 1.djvu/200

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DISCOURS

incognito dans les terres les petits Voyages que je meditois.

Je priai en conſéquence à une ſeconde viſite le P. Anaſtaſe de me faire chercher une petite chambre aux environs de ſon Égliſe. En attendant quelle fut trouvée, il m’offrit la moitie de ſa Cellule, & dès le lendemain je reglai avec mon Hôte Hollandois, fort mécontent de la modicité de ma dépenſe & de ma retraite précipitée, & me rendis à Matencheri.

Cette Aldée eſt ſéparée de Cochin par une petite riviere, ou plutôt par un bras de la riviere de Cochin. Elle s’étend le long de la Côte de l’Iſle ; l’endroit où demeurent les Peres eſt éloigné de Cochin, environ d’une demie lieue.

J’arrangeai dans cette retraite mon voyage de Veraple, ſans en parler au Commandeur de Cochin, quoique M. le Vicaire Apoſtolique m’eût marqué qu’il deſiroit que j’euſſe pour cela ſon agrément, & ſans ſonger à l’armée du Samorin, qui étoit à quatorze lieues de Veraple, & dont les Coureurs en infeſtoient le voiſinage. M. Florent m’avoit marqué que pendant plus de dix-ſept ans qu’il avoit réſidé dans cette Contrée, il n’y avoit rien vû qui ne fut connu ; que les montagnes, il eſt vrai, pouvoient ſur les uſages, les mœurs, les Religions, préſenter du nouveau, de l’intereſſant ; qu’elles renfermoient une infinité de plantes inconnues aux Européens ; mais que pour y découvrir ſur ce dernier objet quelque choſe qui ne ſe trouvât pas dans l’Hortus Malabaricus, il falloit y faire un long ſéjour ; que les Chretiens de Saint Thomas ſe ſervoient d’Évangiles traduits en Syro-Chaldéen, & en uſage dans toute la Chaldée, ſans que leurs Prêtres ſçuſſent par qui, ni de quelle Langue ils avoient originairement été traduits : Ce Prélat me renvoyoit pour les details au P. Anaſtaſe. La Lettre de M. le Vicaire Apoſtolique ne fit que hâter mon voyage ; je me flattois de pouvoir éclaircir dans la converſation des matieres difficiles à développer ſur le papier.

Je partis donc en tonne de Matencheri. Laiſſant la maiſon des Peres au Sud-Oueſt, je vis l’Égliſe de Balarparte, éloignée d’une demie lieue. Avançant dans le Nord j’avois à gauche, au Nord Nord-Eſt, Ramandourte, Iſle apparte-