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Page:Zetkin - Souvenirs sur Lénine.djvu/22

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CLARA ZETKIN

cines les plus profondes dans les grandes masses travailleuses. Il faut qu’elles le comprennent et qu’elles l’aiment. Il faut que l’art les unisse et les élève dans leurs sentiments, leurs pensées et leurs volontés. Il faut que des artistes naissent et grandissent parmi ces masses. Avons-nous le droit d’offrir de la brioche ou même du biscuit à une minorité, tandis que les masses laborieuses manquent même de pain noir ? Ce que je dis là, je ne le dis pas seulement au sens propre, comme il est trop naturel, mais aussi au sens figuré. Ayons toujours devant les yeux les ouvriers et les paysans. Apprenons à administrer pour eux, à faire pour eux nos calculs. Dans le domaine de l’art et de la civilisation comme dans les autres.

« Pour que l’art puisse aller au peuple, et le peuple aller à l’art, il nous faut tout d’abord élever le niveau culturel général. Quelle est, à cet égard, la situation de notre pays ? Vous êtes pleine d’admiration pour l’œuvre civilisatrice immense que nous avons accomplie depuis que nous avons pris le pouvoir. Certes, nous pouvons dire, sans nous vanter, que nous avons beaucoup fait à ce point de vue. Nous n’avons pas seulement « coupé des têtes » comme nous en accusent les menchéviks de tous les pays et leurs Kautskys ; nous avons aussi fait la lumière dans des têtes. Dans un grand nombre de têtes, le nombre n’en est grand que par comparaison avec le passé et si l’on se rappelle les péchés commis