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Page:Zevaco - Le boute-charge, 1888.djvu/104

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LE BOUTE-CHARGE

nœuvre ; un peu brouillon en apparence, il est très sûr de son fait. En campagne, ce sera un officier aimant à risquer quelque dangereuse partie, quitte à employer ensuite tous les moyens pour s’en tirer à bon compte.

Le commandant de Lespagnac est l’antithèse vivante de celui-là. Au physique, c’est un homme admirablement bâti, un très beau type de mâle. L’œil froid et résolu, la parole brève sans dureté, parlant peu pour dire beaucoup, très homme du monde, d’une politesse hautaine corrigée par une certaine bienveillance, il semble résumer les qualités extérieures de l’officier de cavalerie. Il sait énormément. On le soupçonne d’employer ses loisirs à de grands travaux militaires. Il tient son demi-régiment en éveil par des mots qui portent toujours juste. À la guerre, ce sera l’homme de sang-froid, y regardant à deux fois avant de risquer la vie d’un seul cheval, mais marchant avec l’impétuosité du boulet, une fois la résolution prise. Il est très estimé.

Le lieutenant-colonel s’avance à leur ren-