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Page:Zevaco - Le boute-charge, 1888.djvu/112

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LE BOUTE-CHARGE

fine raillerie que l’on y devine. Très affable pour ses hommes, il punit peu. Mais il est très craint de ses pelotons qu’il mène avec une froide fermeté, sans aucune tyrannie. Les uns le disent trop sérieux ; d’autres prétendent qu’il est mélancolique ; d’aucuns affirment qu’il est fort ambitieux. Ce qui est certain, c’est que c’est un consciencieux, attendant patiemment le moment où son escadron et lui pourront être utilisés.

Si le capitaine Cotteret a la science de l’étude, le lieutenant Fritz, lui, possède la science approfondie que donne le flair. Un dragon, ce Fritz, dragon pur sang, dragon de race, avec sa tête de lion maigre, ses allures chevaleresques, autant que cavalières, pleines de cette franchise décidée qui séduit et attire. Il a pour son peloton une amitié jalouse qui le fait mettre dans des rages folles lorsque quelqu’un s’avise de tarabuster un des siens. Il connaît ses hommes, donne l’élan à toute leurs qualités, écrase leurs défauts d’une chiquenaude. Très juste, très raide sur la question de tenue,