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Page:Zevaco - Le boute-charge, 1888.djvu/160

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LE BOUTE-CHARGE

Un soir, accoté à la porte de l’écurie, je humais l’air frais, lorsque Narquois soulevant avec ses dents la barre qui le séparait de Molve, la décrocha et la laissa tomber. Le garde d’écurie qui, installé sur une botte de paille, mangeait sa soupe, la gamelle posée sur un seau renversé, se leva pour réparer le dégât ; et, furieux d’avoir été dérangé, appliqua un violent coup de fourche sur l’échine de Narquois qui ne souffla mot. Après avoir sévèrement réprimandé l’homme de sa brutalité, je donnai en passant une caresse à la bête pour lui faire oublier la rigueur de la punition reçue, et repris mon poste. Dix minutes après, je me disposais à regagner ma chambre, lorsque la barre fut de nouveau jetée dans la litière, — cette fois par Molve :

Le garde d’écurie pénétra dans l’intervalle de Narquois et se baissa en grommelant pour relever le bat-flanc. Molve profita de ce moment pour saisir son bras entre ses dents. Il était clair qu’elle ne cherchait pas à mordre l’homme, mais seulement à le retenir. Aussitôt