— À la vôtre, monsieur et madame.
— À la vôtre, militaires, et à la France !
— Vous avez vu l’invasion, monsieur ?
— Oh ! oui, nous, nous l’avons vue ; et nous les avons vus, allez, militaires !
Les longs récits commencent, de temps à autre rectifiés par un mot bref de la ménagère qui, debout dans un coin, écoute, les lèvres serrées, l’œil perçant.
— Te rappelles-tu, not’Pierre, ce qui est arrivé quand les Francs-Tireurs sont passés ?
Raconte donc à ces messieurs l’histoire au père Leroux.
— Si je m’en souviens ! Est-ce qu’on oublie ces choses-la ?
Et « ces messieurs » écoutent gravement, sentent une colère furieuse les envahir… Comment ! Fusillé pour n’avoir pas voulu dire où les Francs Tireurs avaient filés… Oh !…
— Oui !… mais la fin, aussi…
Et comme ils rient nerveusement en écoutant la fin : le fils du vieux, le garde champêtre actuel, un gars de quarante ans à l’époque,