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Page:Zevaco - Le boute-charge, 1888.djvu/240

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LE BOUTE-CHARGE

faire de mieux. Vous êtes des soldats, mais vous n’êtes pas faits pour vous interposer entre l’ouvrier et le patron. Vous comprenez bien ça, n’est-ce pas ? Notre métier, à nous, c’est de tisser ; mais il faut bien que nous soyons payés. Le père Lemereur, lui, c’est un vieux voleur ; il ne veut pas nous payer. Nous voulons le forcer à nous payer ; nous voulons l’empêcher de nous faire crever de faim, nous, nos enfants et nos femmes. C’est juste, n’est-ce pas ? Pourquoi viendriez-vous empêcher ce qui est juste. Voyons, emmenez vos hommes. Laissez-nous nous débrouiller tranquillement. Ce sont des choses qui ne vous regardent pas. Voilà huit jours que nous sommes en grève. Nos ressources sont épuisées. Il faut que le travail reprenne dès demain. Voilà pourquoi nous voulons pénétrer dans la fabrique pour forcer le patron à nous donner de l’ouvrage et à nous le payer honnêtement. Sans quoi, il sera pendu. Mais vous êtes venu, avec vos chevaux et vos sabres. Croyez-moi, ce n’est pas bien, ce que vous faites-là. Il faut