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Page:Zevaco - Le boute-charge, 1888.djvu/97

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LE BOUTE-CHARGE

encombrantes de par leur nécessité même tiennent en éveil l’esprit et le corps du chef de poste.

Cependant, il y a des heures de répit pendant lesquelles celui-ci, installé sur sa chaise à la porte du quartier, est libre de fumer une cigarette en lisant, tandis que le factionnaire, sa carabine sur l’épaule, se promène lourdement, de long en large, solennel, sanglé dans son ceinturon.

Que de figures intéressantes, que de types curieux à l’analyse ont ainsi défilé sous mes yeux pendant ces longs et charmants ennuis où je laissais vagabonder mes regards et mon imagination ! Officiers de tout âge et de toute allure, fournisseurs rapaces, l’œil en dessous, chefs ouvriers à bonne bedaine, dragons alertes, mamans qui viennent visiter « le petit », un paquet à la main, les yeux humides, mille visages différents, mille pensées diverses.

Près de moi, dans une pose de héraut antique, accoté à la grille, voici le trompette de